Phnom Aksar rock inscription (K. 524, 1039 Śaka)

Editors: Chloé Chollet, George Cœdès, Arlo Griffiths.

Identifier: DHARMA_INSCIK00524.

Languages: Old Khmer, Sanskrit.

Repository: Khmer (tfc-khmer-epigraphy).

Version: (8975d18), last modified (74d10e2).

Edition

I. Anuṣṭubh

⟨1⟩ vidyāvāseti-nāmāhaṁ

a

tejasvī bhuvi viśrutaḥ

b

daśa-tāpa-tap⟨aḥ⟩ saṁmyak kr̥-

c

tvā loke¡(ś)!⟨ṣ⟩v a(n)i(n)dita(ḥ) [||]

d
II. Anuṣṭubh

⟨2⟩ sarvvāgamānukūlaś ca

a

¡s!⟨ś⟩āstra-jñ¡aḥ!⟨o⟩ dharmma-tatparaḥ

b

tapaḥ-karmma-viśuddhātmā

c

vāṅ-manaḥ-kāya-karmmaṇā ||

d
III. Anuṣṭubh

⟨3⟩ śr¡i!⟨ī⟩-jaya-¡śś!⟨ś⟩r¡i!⟨ī⟩-dhara¡n!⟨ṇ⟩(ī)ndra-

a

¡śś!⟨ś⟩r¡i!⟨ī⟩-sūryyādibhir e(va) t¿a?⟨u⟩

b

rājabhiḥ pūjita¡s!⟨ś⟩ ¡s!⟨ś⟩a¡s!⟨ś⟩vat

c

sarvva-sat-kr̥ta-saṁpadā ||

d
IV. Anuṣṭubh

⟨4⟩ śr¡i!⟨ī⟩-sūryyavarmma¡n!⟨ṇ⟩o rājye

a

śiva-bhaktyābhicoditaḥ

b

¡s!⟨ś⟩yāmādri-saṁjñake tasmiṅ

c

girau liṅg¡ā!⟨a⟩-tr¿i?⟨a⟩yaṁ śivaṁ ||

d

⟨5⟩ 1039 śaka ta rāja vraḥ pāda kaṁmrateṅa Aña śrisūryyavarmmadeva mame nakṣatra pvana roca vaisākha ⟨ra⟩vivāra yāṁ I dika I vi X thmā thṅai gi nu Aña ta ⟨6⟩ jmoḥ vraḥ tapa(svi) vidyāvāsa sthāpaka vraḥ śivaliṅgatraya nā vnaṁ thṅe smipa nu vraḥ Airāvat(ī)t(ī)rtha jvana (g)i mūla gi karmmāntara ¡ś!⟨g⟩i vāmaśiva bhūmibhāga teṅa tvana ⟨7⟩ [.]seṅa teṅa nasurendra khloña vala qso gana bhā(ga) sruk taṁvana jā śis(ya) dikṣā (O)y dāna bhūmi noḥ (A)ña jvan ta vraḥ śivaliṅga vnaṁ thṅe yajña vraḥ śivaliṅga dina raṅko liḥ III() ⟨8⟩ Aña thvāya (jā) vraḥ rājyadharmma()

ri qnak ta nu vināsa dha(r)mma Aña (gi) ta thve nu (ge) tapasvi ta (pvas) ta neḥ qnaka yātanā Āya dvātrisanaraka praṁvyala kaṁneta nu ta jā ⟨9⟩ mānu¡s!⟨ṣ⟩ya sarvv¡ā!⟨a⟩vyādhip¡i!⟨ī⟩¡d!⟨ḍ⟩ā

V. Anuṣṭubh

(v)idhāna-viṣṭarāt saṁmy¡ā!⟨a⟩k

a

tathā vibhava-viṣṭaraiḥ

b

⟨10⟩ nyastvā nived⟨y⟩a rāje¡s!⟨ś⟩aṁ

c

¡v!⟨dh⟩armmaṁ śūnya-śivaṁ yayau

d

Apparatus

⟨1⟩ daśa-tāpa-tap⟨aḥ⟩ saṁmyak ⬦ daśatāpataparamyaṁ GC • A similar expression is found in K. 834 as daśatāpatapa, st. XLII. — ⟨1⟩ loke¡(ś)!⟨ṣ⟩v a(n)i(n)dita(ḥ)[⏓⏓⏑–⏑–] GC.

⟨2⟩ -kūlaś ca ⬦ -guḥ GC. — ⟨2⟩ sāstra-jñ¡aḥ!⟨o⟩sāstra-jño GC.

⟨3⟩ t¿a?⟨u⟩tu GC. — ⟨3⟩ sarvva- ⬦ sarvvaṁ GC.

⟨4⟩ liṅg¡ā!⟨a⟩-tr¡i!⟨a⟩yaṁ ⬦ liṅga-trayaṁ GC.

⟨5⟩ mame ⬦ [2×] GC. — ⟨5⟩ pvana ⬦ pvān GC. — ⟨5⟩ ⟨ra⟩vivāra • The restitution was proposed by George Cœdès. — ⟨5⟩ yaṁ I[2×] GC. — ⟨5⟩ X thmā thṅai ⬦ II [4×] GC.

⟨6⟩ sthāpaka ⬦ sthāpanā GC. — ⟨6⟩ smipa nu vraḥ Airāvat(ī)t(ī)rtha ⬦ [8×]tadartha GC. — ⟨6⟩ (g)i mūla ⬦ [.]i [1×]le GC. — ⟨6⟩ ¡ś!⟨g⟩i vāmaśiva ⬦ śivāma [2×] GC.

⟨7⟩ [.]gaṅa teṅa ⬦ [4×] GC. — ⟨7⟩ gana bhā(ga)[2×] GC. — ⟨7⟩ sruk taṁva(na)sruk [1×] GC. — ⟨7⟩ jā śis(ya) dikṣā ⬦ [5×] GC. — ⟨7⟩ (O)y dāna bhūmi noḥ ⬦ [1×] khloñ bhūtāśa GC. — ⟨7⟩ (Aña) jvan ta ⬦ [4×] GC. — ⟨7⟩ dina ⬦ dvi [1×] GC. — ⟨7⟩ III()II [1×] GC.

⟨8⟩ Aña ⬦ [2×] GC. — ⟨8⟩ rājyadharmma ⬦ [4×] GC. — ⟨8⟩ ri qnak ta nu vināsa dha(r)mma Aña (gi) ta thve nu (ge)[16×] GC. — ⟨8⟩ tapasvi ta (p)vas ta neḥ ⬦ tapasvi [4×] neḥ GC. — ⟨8⟩ yātanā ⬦ yācanā GC. — ⟨8⟩ dvātrisanaraka ⬦ ta śrī [3×] GC • Correct with dvātriṁśanaraka. — ⟨8⟩ kaṁneta nu ta jā ⬦ [1×] ne [7×] GC.

Translation into French by Chloé Chollet

I
Moi, qui suis nommé Vidyāvāsa, renommé sur terre pour mon rayonnement, après avoir réalisé convenablement le tapas [qui est le] daśatapa, suis irréprochable dans les mondes ;
II
et conforme à toutes les traditions, connaissant les traités, n’ayant en vue que le dharma, ayant l’esprit purifié par l’ascétisme et les rites, à l’aide de l’action de la parole, de la pensée et du corps ;
III
vénéré sans cesse, au moyen de tous les honneurs et richesses, par les rois Śrī Jaya[varman] (VI), Śrī Dharaṇīndra[varman] (I) et Śrī Sūrya[varman] (II) ;
IV
sous le règne de Śrī Sūryavarman (II), poussé par ma dévotion envers Śiva, [j’ai érigé] sur cette montagne nommée Śyāmādri, une triade de śivaliṅga propice.

(5–7) En 1039 śaka, sous le règne de S. M. Śrī Sūryavarman, année de la Chèvre (mame nakṣatra)1, quatrième [jour] de la quinzaine sombre du mois de Vaiśākha, un dimanche, [la date étant marquée par] la première veille (yāṁ I), 1 dik [et] 10 vināḍīkā du jour (thmā thṅai), c’est alors que moi, nommé le saint ascète Vidyāvāsa, fondateur de la sainte triade de śivaliṅga au Vnaṁ Thṅe (= Śyāmādri), aux alentours (smipa nu)2 du saint Airāvatītīrtha, [j’ai] offert à l’ensemble (jvana gi mūla) un rite de funérailles (karmmāntara), un vāmaśiva, une portion de terre (bhūmibhāga) de la Teṅ Tvan […] Nasurendra, Khloñ Vala ’So [et les gens de] son groupe et de sa section du Sruk Taṁvan3, qui sont les disciples de la dīkṣā, qui ont fait don de ces terres (Oy dāna bhūmi noḥ).

(7–8) J’offre aux saints śivaliṅga de Vnaṁ Thṅe des offrandes de 3 liḥ de riz quotidiens. J’offre [le tout] en tant que sainte fondation royale (rājyadharmma).

(8–9) Ceux qui nuiraient à la fondation que j’ai faite, ou aux tapasvin qui se sont retirés ici : ces gens souffriront des tourments dans les trente-deux enfers pour sept générations et seront (nu ta jā) humains, souffrants de toutes les maladies (mānusya sarvvāvyādhividā)4.

V
Après avoir planté (nyastvā)5 [les trois liṅga] convenablement (samyāk), avec abondance de marques de majesté et abondance de prescriptions, et après avoir renseigné le seigneur des rois de cette œuvre (dharmma), il est allé au Śūnyaśiva6.

Commentary

The five Sanskrit stanzas of this inscription correspond to the first five stanzas of K. 523, a stela from the same site.

George Cœdès did not publish the last two lines since the reading material at his disposal showed only a few faint traces.

Bibliography

First edited by George Cœdès (1937–1966, vol. 3, pp. 134–142) with a French translation. Re-edited by Chloé Chollet from photographs taken by herself in 2021 and 2022, and a 3D model furnished by Nicolas Josso.

Primary

[GC] Cœdès, George. 1937–1966. Inscriptions du Cambodge I-VIII. Collection de textes et documents sur l'Indochine 3. Hanoi; Paris: Imprimerie d'Extrême-Orient. Volume 3, pages 134–142.

Notes

  1. 1. Le mot mame désigne l’année de la Chèvre dans le cycle des douze animaux, un système dont on retrouve l’usage depuis la période préangkorienne (Ferlus 2010, p. 6). Néanmoins, aucune attestation de mame n’avait été trouvée jusqu’à présent dans une inscription khmère. Sur l’emploi du terme nakṣatra (signifiant à l’origine « mansion lunaire ») pour des années du cycle des douze animaux au Cambodge ancien, voir Cœdès 1935, pp. 323–324 et Ferlus 2010, p. 6.
  2. 2. Le mot orthographié ici smipa (du sanskrit samīpa) est attesté ailleurs en vieux khmer sous la forme samīpa ou samipa. Plus particulièrement, le syntagme samipa nu apparaît dans au moins deux autres inscriptions (K. 1198, face B, l. 39 et K. 598, face B, l. 21).
  3. 3. Le mot taṁvan, de sens inconnu, réapparaît dans l’inscription K. 1555 là aussi en tant que toponyme (l. A18 ; 847 śaka).
  4. 4. Cette séquence en sanskrit apparaît sur la même ligne que la stance finale. Elle ne peut métriquement pas s’y insérer et doit donc plutôt être considérée comme une formule se rattachant à l’imprécation rédigée en vieux khmer.
  5. 5. Un trait vertical tracé au-dessus de la consonne n donne l’impression que la syllabe débute par un r initial. Mais cela n’aurait été possible que si elle avait été précédée d’une autre syllabe. Pour supporter la lecture de nyastvā, notons que cet absolutif est attesté dans certains textes, comme par exemple dans l’Atharvavedapariśiṣṭa 36 (14.1 ; voir Bisschop and Griffiths 2007, p. 29).
  6. 6. Le sens de ce composé n’est pas clair. On le retrouve à deux reprises dans le corpus en tant que nom propre (K. 313 ; 801 śaka ; l. 1 ; Pou2001_01 et K. 183-6, l. 3 ; 850 śaka, Chhom 2011, pp. 79–82). Il revient à trois reprises dans l’inscription sur stèle de Phnom Aksar, sans que la syllabe śu ne soit lue systématiquement par Cœdès. Cette expression peut aussi faire penser à un nom de séjour divin, comme l’un de ceux donnés à titre posthume aux rois du Cambodge ancien. Toutefois, elle n’est pas rencontrée en tant que tel dans le corpus. Notons qu’une autre possibilité de traduction ce passage serait : […] après avoir renseigné le seigneur des rois, je suis allé / il est allé au Varmmaśūnyaśiva.